Nous (Viviana Méndez et Bastien Gallet) sommes allé.es au Chili. Nous avions décidé d’entreprendre la traduction et l’édition en français de La Nueva Novela – ouvrage majeur de la littérature contemporaine en langue espagnole, publié à compte d’auteur par Juan Luis Martínez en 1977 dans un pays sous dictature. La Nueva Novela n’est pas un recueil de poèmes, c’est un objet d’art, mis en page et fabriqué par son auteur, composé de textes et d’images (collages, dessins, photographies) qui se répondent, dans lequel divers objets sont ajoutés (hameçons, drapeau, papier buvard) et diverses opérations effectuées (comme d’ajourer une page afin d’y produire une transparence locale), nécessitant l’intervention de la main sur chaque exemplaire imprimé. Il a depuis été réédité deux fois, en 1985 par son auteur et en 2016 de manière posthume. Ces deux rééditions sont des fac-similés de l’édition originale.
Juan Luis Martínez (1942-1993) était poète et plasticien, il est né à Viña del Mar et il est mort à Villa Alemana, deux petites villes situées à proximité de Valparaiso. Il a publié de son vivant, en dehors de La Nueva Novela, un autre livre-objet, La poesía chilena (1978). Après sa mort furent publiés : 1. Poemas del otro (2003), traduction en espagnol d’un recueil publié en français par un poète homonyme né en Espagne, Juan Luis Martinez (sans accent sur le dernier i), sous le titre La brisure et le silence (l’autre du titre, c’est lui) ; 2. Aproximación del Principio de Incertidumbre a un proyecto poétise (2010), ensemble de dessins se superposant les uns aux autres de manière combinatoire, préalablement exposés à la Galerie D21 de Santiago ; 3. El poeta anónimo (o el eterno presente de Juan Luis Martínez), 2013.